Péligre 2016, July 5th

Une odeur insolente de sous-bois, de terre mouillée tâche la route.
Je m'emplis de tout ce vert, cette luxuriance
L'air sec fougueusement caresse ma nuque... fête des sens
Je suis sens dessus dessous et en ce moment précis, te désire infiniment…

Le bus longeait le Plateau-Central, 
j'essaie de retenir le vent entre mes doigts je ferme les yeux…
soulée et ennivrée. Et flash!… sur cette rivière d'eau salée entre nos corps enlacés…
chaque geste, chaque mouvement s'incrustent dans mon corps
Ta peau… ta peau et puis l'eau…

J'ouvre les yeux pour entrevoir un paysan à moitié nu,
muscles saillants, peau d'ébène, longeant les bananiers…
Je prends les courbes de tes courbes, tes cuisses lisses 
tes fesses, tes inflexions… inflation, tes perfections…
et je découvre excitée ce paysage… ton paysage.

Une autre courbe et Péligre s'étale large et farineuse mais somptueuse, majestueuse.
Je suis ailleurs et présente à la fois, face à cet infiniment grand et inattendu.
Les effluves bullent dans mon cerveau et je prie que cette grisaille dure… dur.

EM 2015